
PORTRAIT
MASAYOSHI TAKANAKA
Né en 1953 à Tokyo et pionnier flamboyant de la scène jazz fusion japonaise, ce guitariste hors pair a su marier les influences du rock progressif, du jazz, de la bossa nova et du funk pour créer un univers musical aussi virtuose que solaire. Avec sa Stratocaster colorée et ses costumes flashy, Takanaka est devenu dans les années 70-80 l’incarnation d’un Japon pop, technique et ouvert sur le monde.
Un style inimitable entre virtuosité et vacances éternelles
Dès ses débuts au sein du groupe Sadistic Mika Band, puis en solo dès 1976, Takanaka s’impose comme un créateur de sons lumineux. Ses albums comme An Insatiable High (1977), Brasilian Skies (1978) ou Jungle Jane (1986) regorgent de morceaux instrumentaux baignés de synthés, de percussions exotiques et de solos de guitare acrobatiques.
Son style évoque une carte postale sonore du Pacifique : des plages, des couchers de soleil, des cocktails, le tout porté par une maîtrise musicale exemplaire.
« Shake It » : un air de déjà-vu ?
Parmi les morceaux marquants de Takanaka, « Shake It », extrait de l’album Jungle Jane, attire l’oreille dès les premières secondes. Avec son rythme disco-latin, sa guitare rythmique funky, ses cuivres éclatants et son ambiance dansante, la chanson évoque fortement un tube bien connu du répertoire occidental : « Cuba » des Gibson Brothers, sorti en 1978.
Les similitudes sont frappantes :
- Tempo rapide et dansant, ambiance tropicale
- Structure quasi-identique : intro, breaks cuivrés, montée vers un refrain instrumental
- Ligne mélodique très proche, surtout dans le hook principal
Il ne s’agit pas d’un plagiat officiel – aucune plainte n’a jamais été déposée – mais l’inspiration semble manifeste. Cela témoigne surtout de l’ouverture de Takanaka aux sons internationaux : il capte les tendances mondiales (disco, funk, salsa) et les réinvente avec sa touche japonaise unique.
Une fusion culturelle réussie
Ce qui rend Takanaka si fascinant, c’est sa capacité à faire dialoguer l’Orient et l’Occident à travers sa musique. Il n’hésite pas à emprunter aux cultures brésiliennes, caribéennes, américaines ou européennes, tout en conservant une approche très « nippone » de la composition : précise, mélodique et technique.
Même quand il semble « emprunter » des idées – comme avec « Shake It » et « Cuba » – il les transforme et les absorbe dans un style qui n’appartient qu’à lui.
Héritage et découverte
Longtemps resté un joyau caché en dehors du Japon, Masayoshi Takanaka connaît aujourd’hui un renouveau culte, grâce à YouTube, aux vinyles collectors, et à l’essor du vaporwave et du city pop. Son esthétique visuelle et sonore inspire une nouvelle génération de fans de musique rétro-futuriste.
À retrouver chez egga music co.

Jolly Jive
Masayoshi Takanaka
Kitty Records
1979

Brasilian Skies
Masayoshi Takanaka
Kitty Records
1978

All of Me
Masayoshi Takanaka
Kitty Records
1979
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