14 mai 2025

Portrait blog Mei Semones Animaru

Mei Semones « Animaru »

« Pas de doute, pas de réflexion excessive. Je veux vivre ma vie en faisant ce qui compte vraiment pour moi, et je pense que tout le monde devrait en faire autant »

Mei Semones

À seulement 24 ans, Mei Semones dévoile Animaru, un premier album aussi audacieux que délicat. Portée par une sensibilité rare et un style musical hybride, elle y affirme une voix singulière, à la croisée du jazz intimiste, de la pop indépendante, de la bossa nova et des influences japonaises qui traversent son écriture. Plus qu’un simple disque, Animaru est une déclaration d’identité artistique, une plongée douce et nuancée dans l’univers d’une jeune autrice-compositrice qui fait le choix d’exister à sa manière, librement.

Dès les premières secondes de Dumb Feeling, l’album s’ouvre sur un sentiment d’élévation joyeuse. Porté par un rythme aux accents de samba et une guitare limpide, le morceau évoque la joie de vivre à New York, entre émerveillement quotidien et légèreté. La voix de Mei, douce et caressante, s’impose sans jamais forcer, glissant entre les accords avec une élégance naturelle.

Plus loin, Tora Moyo rend hommage à sa guitare comme une véritable partenaire de vie. Le morceau, à la fois technique et chaleureux, explore la relation intime qu’elle entretient avec son instrument, révélant une écriture toute en finesse, toujours sur le fil entre introspection et ouverture.

C’est dans I Can Do What I Want que Mei affirme le plus clairement sa posture d’artiste libre. Pièce maîtresse de l’album, cette composition complexe, marquée par des rythmes asymétriques et des harmonies en cascade, révèle une virtuosité discrète. Pourtant, rien ici ne semble démonstratif : tout coule avec une facilité déconcertante, comme si la musique suivait simplement le flux de ses émotions.

À l’inverse, Donguri, chantée principalement en japonais, propose un moment suspendu. Guitare acoustique et contrebasse s’y répondent dans un dialogue minimaliste, presque méditatif. On y imagine la vie d’une petite créature forestière, perdue dans un monde vaste, mais apaisant. C’est l’un des morceaux les plus sobres, et paradoxalement les plus puissants de l’album.

Avant de clôturer le disque, Zarigani (littéralement “écrevisse”) célèbre l’amour sororal dans un éclat de lumière. Dédiée à sa sœur jumelle, cette chanson pétillante respire la tendresse et l’humour. On y entend cette phrase bouleversante de simplicité : « Je t’aime comme ma guitare, je t’aime comme personne d’autre. » Là encore, la sincérité prime. Rien n’est forcé, tout est dit avec grâce.

Avec Animaru, Mei Semones signe un premier album profondément personnel, porté par une sincérité rare et une richesse musicale façonnée en collectif. Enregistré dans un cadre intime, ce disque respire la chaleur humaine et l’amour sous toutes ses formes — pour la famille, la musique, la vie. À travers une écriture subtile et des compositions délicates, Mei nous invite à la suivre dans un univers sensible et lumineux, où chaque note semble guidée par l’instinct et l’émotion. Une œuvre libre et précieuse, qui touche par sa chaleur et sa justesse.

Discographie

Pochette de l'album Animaru de Mei Semones

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Mei Semones

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